Un trousseau de clés menant nulle part, des galets, un collier Nerfititi
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Sujet: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Sam 18 Juil 2015 - 0:46
« Ca restera entre nous. »
with a. baskerville & a. lipschitz
Le couloir était long, étroit et surtout mal éclairé - malgré les éclats bleutés s'échappant des lucarnes. La lumière venait et s'éteignait, au rythme effréné d'une respiration. D'un battement de cœur. Parfois, il lui semblait pouvoir distinguer devant elle une silhouette - une main, le sommet d'un crâne, l'extrémité d'une bouse blanche, mais tout disparaissait à la seconde suivante. Liese s'arrêtait alors et, rassemblant un semblant de courage, poussé par la peur et l'appréhension de ne plus rien voir du tout, détournait la tête de sorte à qu'elle puisse s'assurer qu'on ne la suivait pas tout en gardant son corps bien droit, prête à s'enfuir au moindre mouvement suspect.
Rien ; il n'y avait jamais personne.
Elle attendait alors quelques secondes, puis reprenait son chemin plus rapidement encore en tentant tant bien que mal de discerner sa direction à travers ce rideau noir. Sans succès. Plus la jeune fille avançait, et plus la route lui semblait étrangement familière. C'était comme si ses pieds avaient déjà foulé ce sol, ses mains, déjà effleuré ces murs. Elle reconnaissait le clapotis de ses talons rencontrant l'aluminium, cette forte et âpre odeur de métal brûlé..
Mais c'était une pensée tout bonnement ridicule, Liese le savait pourtant : elle n'était venue en cet endroit qu'une fois étant petite - et la réaction de son père lorsqu'elle avait pénétré dans son laboratoire personnel lui assurait qu'il s'agissait également de sa dernière visite. Jamais elle ne l'avait vue dans une rage pareille : son sang n'avait fait qu'un tour : la saisissant violemment par le poignet il l'avait sermonné un long moment avant de lui intimer l'ordre de déguerpir au plus vite. Papa n'avait rien voulu entendre : il s'était empressé de refermer un flacon noir, de barricader la porte menant à son laboratoire et de la traîner par le bras jusqu'à la pièce mitonnante où se trouvait un vieil homme.
Il ne s'agissait pas de celui qui l'avait conduite, et la jeune fille sut à sa simple vue qu'elle ne l'apprécierait pas. Il avait une voix grinçante, mais le regard fuyant : il s'était contenté de hocher la tête à la demande de son père avant de la saisir lui-aussi par le bras. Le Docteur Lipschitz était ensuite retourné à ses occupations, non sans lui avoir une dernière fois ordonné de ficher le camp.
Le temps de leur marche commune, Liese se mis à détailler l'homme qui la traînait derrière lui. Il était vieux, bien plus que son père ou le doyen du pensionnat ; seul son dos était visible d'où elle était, mais celui-ci était voûté d'une telle manière qu'il lui était impossible de se déplacer normalement. Sa démarche était extraordinairement vive pour son âge, et ses pas raisonnaient lourdement contre le sol froid. Une touffe de cheveux poivre-et-sel s'échappait de la charlotte posée sur sa tête et lorsqu'elle crut pouvoir épier son visage - alors qu'il tournait la tête pour l'enjoindre à accélérer la cadence, Anneliese fut surprise de constater qu'il avait revêtu un masque.
L'homme quo lui avait montré le chemin en avait un, lui aussi - mais pas son père qui semblait pourtant manipuler une fiole. C'était étrange, et pourtant, cela ne l'intrigua pas plus longtemps que cela : à peine avaient-ils tourné dans un embranchement que l'homme l'avait lâchée, précisant qu'elle n'avait plus qu'à continuer tout droit et qu'elle devrait se sentir heureuse d'être tombée sur lui.
Liese l'avait remercié assez maladroitement, étonnée d'avoir été ainsi coupée dans sa contemplation et il n'avait pas demandé son reste pour disparaître.
La jeune fille, depuis, avançait seule dans ce long couloir. Les premiers pas avaient été faciles - et puis tout s'était assombri. Si des ampoules éclairaient le bureau du Docteur, ce passage semblait n'en avoir que trop peu : Liese s'était même détournée de son chemin pour chercher à tâtons un interrupteur. Sa démarche fut soldée par un échec, et les minutes passant, elle dut se résoudre à continuer.
Elle se sentait oppressée dans ce couloir immense – silencieux. Le bruit de ses talons frappant au sol faisait office de métronome, et à la manière d'une enfant, Liese se mit à chanter intérieurement les secondes qui défilaient.
Tac ! La lumière jaillissait ; elle considérait alors le parterre métallique : il était immaculé, imperméable à tout corps étranger et paraissait être empreint du même nettoyant qu'à l'hôpital. C'était rassurant de retrouver là, perdue dans l’obscurité, une odeur connue.
Tac ! Tout redevenait sombre, et la jeune allemande ne put alors que se raccrocher au souvenir du détergeant. Cet endroit faisait lui-aussi office d'hôpital, n'est-ce pas ? Elle se remémorait à l'instant les paroles lointaines de sa mère : ils examinaient les autres. Les anomalies.
Tac. Tac.
Il n'y avait aucune raison d'avoir peur - elle n'était pas seule. Des portes - des personnes : il y en avait à perte de vue. Il lui suffisait de frapper à l'une d'elles - au hasard, et elle ne serait plus abandonnée. Qu'importe le savon auquel elle aura droit en rentrant à la maison : son père, une fois calmé, comprendrait. C'était d'ailleurs ce qu'on lui disait constamment : ne jamais prendre de risque inutile ; il était toujours plus sage de ne pas se poser de question.
Lorsque la lumière revint, Anneliese se rua vers la porte la plus proche : celle de gauche - non, finalement, celle de droite. Et avant que la lueur ne puisse disparaître, elle toqua prestement et enclencha la poignée de toutes ses forces.
La porte s'ouvrit sans opposer de résistance et les têtes convergèrent toutes en sa direction. Toutes, à l'exception faite de la personne dont elle ne voyait que les jambes, sanglée sur un matelas.
« J-je.. Excusez-moi, mais je suis perdue. »
Liese bégaya ces paroles en tentant maladroitement de lisser les plis de sa jupe. Elle ne s'était pas trompée, ils étaient tous vêtus d'une blouse blanche, et un masque chirurgical recouvrait chacun de leurs visages. Ils étaient trois : la personne allongée était une femme, à en juger par ses ongles colorés, et les deux médecins étaient des hommes. L'un semblait être plus jeune que l'autre : sa silhouette était plus élancée, et ses yeux noirs n'étaient témoins d'aucune ridule.
Le regard de la jeune Lipschitz ne détailla pas plus longtemps ses vis-à-vis, soucieuse de paraître impolie.
« Excusez-moi, de vous déranger.., déclara-t-elle d'une voix hésitante en triturant un bout de son jupon. »
Dernière édition par Anneliese Lipschitz le Mer 12 Aoû 2015 - 20:45, édité 3 fois
Andrew Baskerville Courgette divine et sexy
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Sujet: Re: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Sam 18 Juil 2015 - 14:58
« Ca restera entre nous. »
with Andrew B. & Anneliese L.
La routine s'était installée dans le quotidien du jeune homme. Répétitif, lassant. Néanmoins, ce n'était pas une routine comme les autres. Celle-ci était spéciale, inhabituelle, dérangeante. Et pour cause, qui voudrait pour routine celui d'un scientifique à la solde du plus étrange des projets jamais conçus ? Sûrement pas grand monde.
Aujourd'hui, la routine battait son plein, comme la veille, l'avant-veille... Andrew avait l'étrange impression de revivre sans cesse le même jour, comme cette malédiction qui touche ce pauvre Phil Connors Dans Un jour sans fin. Toujours le même scénario, les mêmes problèmes, la même fin, à la différence prés que les jours se différenciaient par les nouvelles têtes effrayées qui découvraient pour la première fois -et sûrement la dernière- les salles dont les portes à battants pour faciliter les passages du personnel étaient surmontées de deux LED, l'une verte et l'autre rouge, tantôt allumées ou éteintes, pour annoncer que la salle était occupée ou non.
Des nouvelles figures, semblables les unes aux autres pour leur expression effrayée, l'incompréhension qu'on pouvait y lire, Les questions tues mais que leurs yeux semblaient répéter sans cesse comme une longue plainte. Un cri étouffé, mais audible, palpable. Ces visages, qui pourtant étaient tous différents. On voyait des blonds, des bruns, des roux, des crânes rasés, des tresses, des mèches ; deux yeux bleus en amande, noirs et bridés, verts et petits ; des nez retroussés, écrasés, droits, aquilins ; des lèvres pleines, fines, pulpeuses, roses ou rouges, pincées ou crispées ; des peau blanches, basanées, noires, tatouées, cicatrisées. Tout faisait que les visages des cobayes étaient à la fois identiques et différents.
Mais tous, peu importait comment ils étaient, étaient là pour la même chose. Une chose qui les changera pour toujours et à jamais, quoi qu'ils en disent, car les étaient les cobayes. Parfois, Andrew se voyait à la place de ces personnes, car lui aussi avait subit cette Expérience, il l'avait vécu et la vivait encore aujourd'hui, par le biais de ces rats de laboratoire, dans lesquels il se reconnaît parfois. Chaque expérience le hante de plus en plus, chaque jour lui rappelle que lui aussi est un cobaye.
Aujourd'hui, on fit entrer une fille qui avait l'air d'avoir à peu prés le même âge qu'Andrew. Elle avait les cheveux délavés, les yeux étonnamment clairs, la peau cireuse. De fines tâches de rousseurs parcouraient sa peau. Le jeune Baskerville devina qu'il s'agissait d'une albinos. On en ferait sûrement un vampire, comme lui. Elle avait tout ce qu'il fallait, manquait plus que les crocs et la soif de sang pour que tout soit parfait. Ou alors, si celui qui s'occupait de son cas était sadique, il en ferait un hybride aérien. Une créature désireuse du ciel et du soleil mais qui ne peut s'en approcher avec sa maladie, sous peine de brûler vif. Au choix.
Alors qu'on installait le présent cobaye sur la table, Andrew enfila des gants et ajusta son masque sur son visage. Tant de précautions presque inutiles pour lui puisqu'il était déjà contaminé par le sérum. Mais les règles sont les règles, et le vampire doit s'y soumettre. Quand il sangla les bras et les jambes de la fille, il la vit s'agiter, visiblement peu enchantée de se faire attacher. Le contraire aurait été étonnant, et Andrew répéta la phrase qu'il disait tous les jours, avec le même ton neutre mais qui se voulait rassurant :
« Ne vous inquiétez pas, ce sont juste des précautions à prendre pour éviter que vous ne tombiez de la table. Certains effets secondaires sont plutôt… déroutants. »
Ce qu’il disait était en partie vrai, bien que ce qu’il affirmait, ce qu’il pensait et ce que la femme était censée croire n’étaient pas toujours les mêmes choses. Néanmoins, l'albinos sembla se calmer et fit de son mieux pour rester détendue.
De son côté, le médecin qui travaillait avec lui préparait la seringue qui servirait à faire la piqûre. Andrew n’avait plus besoin de lever la tête pour savoir exactement ce qu’il faisait : d’abord, il sortait la seringue, désinfectait l'aiguille, prenait un petit tube contenant le sérum et y plantait l'aiguile, tirait sur la seringue pour aspirer le sérum à l'intérieur et resortait le fin tube pointu de métal. Des gestes mécaniques qui se répétaient plusieurs fois par jour.
Parfois, le médecin se prenait pour un savant fou un peu psychopathe pour effrayer les cobayes et faisait claquer ses gants avant de presser un peu sur la seringue en la levant aiguille vers le plafond. Le liquide giclait un peu, et on devinait un sourire qui se voulait menaçant sous le masque. Andrew trouvait ça ridicule, mais ne pouvait pas se permettre de dire quelque chose.
Cette fois, le médecin fit son petit boulot tranquillement, et retourna prés du cobaye pour lui administrer le sérum. La femme fixait avec appréhension la seringue, elle devait avoir peur de ce que le sérum ferait sur elle, ou alors avoir une peur bleue des piqûres. C'était déjà arrivé plusieurs fois, et ce qui s'apparente à un simple "vaccin" devient alors un vrai combat. Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas joli à voir.
Alors qu'il s'apprêtait à planter l'aiguile dans le bras de la femme albinos, la porte s'ouvrit brusquement. Surpris, les deux hommes tournèrent vers la jeune fille qui venait d'entrer rapidement dans la salle.
Andrew haussa un sourcil. Qu'est ce qu'une fille pouvait bien faire ici ? Alors qu'il la détaillait, il se dit que son visage lui rappeler quelqu'un. Ah ! Mais oui, c'était la fille du docteur Lipschitz, il se rappelait même lui avoir administré le sérum des vampires, mais pas la même composition. Il s'agissait qu'un prototype, un nouveau dérivé du sérum censé transformer le cobaye lentement et progressivement.
Mais là n'était pas la question. Qu'est ce qu'elle fichait là ? Il n'eut pas le temps de lui demander plus ou moins poliment, que l'autre médecin, visiblement agacé, prit la parole en premier.
« Qui vous a permis d'entrer ? Aussi loin que je m'en souvienne, vous n'avez pas le droit d'être ici, surtout en pleine intervention. A moins que vous ne soyez médecin, mademoiselle ? »
Et il ajouta, avant que la concernée et le vampire ne puisse prendre la parole :
« Sortez de là. » ordonna-t-il avant de se tourner vers le jeune homme. « Andrew, raccompagne-la à l'entrée. Et dépêche toi. »
Soupirant, et n'ayant pas d'autre choix que d'obéir, Andrew se déplaça vers la porte et attrapa le poignet de la jeune fille pour l'attirer à l'extérieur, refermant la porte au passage.
« Qu'est-ce qui vous a pris de rentrer comme ça ? Ca pouvait être dangereux. Qu'est ce que vous faites dans cette partie de l'hopital d'ailleurs ? Vous n'avez ni l'air d'un patient ni d'un membre du personnel. » débita le vampire en continuant de tirer le poignet de la jeune fille tout en marchant.
Il tira sur son masque pour l'enlever de son visage et tourna le regard vers elle, avant de ralentir la candense d'un coup, soudain plongé dans ses pensées. Puis, sans lâcher le poignet d'Anneliese, il changea de direction et rentra dans un local ou était entreposé du matériel. Des plateaux étaient disposés les uns au dessus des autres sur une étagère.
Fermant la porte à clé, il se retourna vers la brune, le regard soudain intéressé.
« J'ai quelques questions à vous poser avant de vous laisser partir. »
Dernière édition par Andrew Baskerville le Lun 20 Juil 2015 - 17:20, édité 2 fois
Anneliese Lipschitz Litchi
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Sujet: Re: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Dim 19 Juil 2015 - 20:59
« Ca restera entre nous. »
with a. baskerville & a. lipschitz
Liese se sentit rougir des pieds à la tête en entendant les paroles de celui qui semblait mener l'opération. Sans doute aurait-il été préférable de prendre la porte de droite ? Ou bien de continuer encore un peu ? Elle faillit bafouiller une nouvelle série d'excuses quand le médecin coupa court à sa tentative, enjoignant l'homme - qu'elle identifia comme étant son assistant, à la conduire dehors. Si cette perspective aurait dû enchanter la jeune fille puisqu'il s'agissait justement de sa demande muette, elle ne put s'empêcher de ressentir un malaise devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux. Ce n'était pas que de l'embarras, mais à voir ainsi la patiente sanglée...
Ses jambes semblaient comprimées dans les étaux qui la retenaient - c'était comme si on cherchait à empêcher son sang d’affluer. La pâleur de sa peau, conjuguée à son corps qu'elle tenait raide et superposés aux visages graves des hommes formaient une vision trouble qui la mit instantanément mal à l'aise. Une voix - différente de celle, autoritaire, du Médecin, lui soufflait qu'elle était plus qu'étrangère à tout ça.
Et qu'elle n'aurait pas dû franchir le seuil de cette porte.
C'était une pensée des plus ridicules - une fois de plus, se rassura Anneliese qui n'osait poser son regard sur la femme étendue. N'avait-elle pas été à cette même place quelques mois - non quelques années, plus tôt ? N'avait-elle pas été sanglée à cette même table ? Effleuré du bout des doigts cette même liane de cuir ? Il ne s'agissait que d'une simple mesure de sécurité - l'avait-on assuré alors : il n'y avait rien d'étrange à cela - c'était la procédure habituelle.
Voir cette scène quelques secondes seulement avait suffit à plonger la jeune fille dans une torpeur plus grande encore que celle du couloir. Elle n'était plus cette femme, mais était-ce vraiment à quoi elle avait, elle-aussi, ressemblé ?
Liese n'eut guère le temps de s'interroger davantage qu'elle se sentit emportée dans une autre direction et arrachée de force à sa contemplation, elle en vint à se remémorer la raison de son arrivée.
Ses pupilles couleur jade s’abaissèrent à la manche immaculée qui la tirait pour remonter le long de son bras et s'arrêter sur un point précis : son visage. Son corps demeurait protégé par la blouse médicale et, ainsi éclairé de lumières bleues, c'était la seule chose qu'elle parvenait encore à distinguer. Le contact froid sur son poignet indiquait qu'il n'avait pas quitté ses gants, mais son fasciés, lui, semblait à découvert. Quand avait-il retiré son masque ?
Elle ne porta aucune attention aux paroles éludées à son encontre, même s'il lui semblait entendre vaguement de nouveaux reproches. Pourquoi fallait-il que tout le monde s'accorde à la sermonner ? Il n'y avait pas mort d'homme, après tout. Elle n'aurait certes pas dû venir déranger son père - et encore moins débarquer en pleine intervention à cause de ses tracas personnels... Mais les choses n'auraient-elles pas été plus simples si on l'avait écoutée ne serait-ce qu'une fois ?
Leurs réactions étaient démesurées. Insensées. Curieuses.
Et ce visage... Ce visage qu'elle n'arrivait pas à déceler dans la pénombre. Liese tentait maladroitement de s'en approcher lorsqu'ils changèrent de direction et atterrirent dans une nouvelle pièce.
La première réaction de la jeune fille fut de se désintéresser totalement de son guide pour inspecter le local. Tout était encore bien trop sombre et le tintement significatif des clés condamnant l'issue ne la fit pas tiquer pour autant. Ses mains frêles se posèrent au hasard sur le mur mitoyen la porte qu'elle inspecta rapidement. Trouvé. Liese trifouilla l'interrupteur du bout des doigts jusqu'à ce que celui-ci ne se mette en marche une fois pour toute. Satisfaite, elle s'apprêtait à reprendre son état des lieux lorsque la voix de l'inconnu la surprit :
« J'ai quelques questions à vous poser avant de vous laisser partir. »
Il lui faisait face, les prunelles brillants d'une lueur qu'elle ne savait interpréter : des questions ? Si cette condition étrange, conjuguée avec le fait qu'ils soient enfermés dans un placard, en aurait désarçonné plus d'un, ce ne fut pas son cas. Cela était sans doute lié à l'absence du masque, mais Liese ne s’alarmait pas en sa présence. Il lui semblait.. curieusement humain. Bien plus que ces hommes à visages couverts, aux voix grinçantes, aux regard étanches.
Il n'était pas très grand - bien plus qu'elle certes, mais Liese lui trouvait un je-ne-sais-quoi de moins effrayant que le scientifique bossu et le médecin à la seringue. C'est pourquoi elle continuait de le fixer dans le blanc des yeux - à défaut de comprendre ce qu'il voulait dire.
« Des questions ? Je ne travaille pas ici, mais si vous ne parvenez pas non plus à trouver la sortie.. »
Liese laissa échapper un soupir et haussa les épaules en tentant de se remémorer le trajet effectué à son arrivée. Il ne lui avait fallu que quelques pas pour tomber sur ce médecin - ou cet infirmier ?, qui l'avait directement conduite au bureau de son géniteur.
Ses yeux vert clair se mouvaient dans toutes les directions avec l'espoir futile de trouver une quelconque indication. Il y avait des étagères, hautes et faites de métal, sur lesquelles étaient entreposées des boîtes dont le contenu restait pour elle un mystère. Sans trop savoir pourquoi, Liese s'approcha de l'un d'entre elles et y extirpa une fiole grise à la substance opaque.
C'était étrange, c'était aussi léger que de l'eau...
« Ou alors.., sa voix demeurait songeuse - Anneliese était absorbée par l'analyse du flacon. Papa doit toujours être dans son labo.. On pourrait lui demander ? »
Elle tâtait l'éprouvette dans les sens à la recherche du bouchon qu'elle se mit à triturer avec absence. Tiens, c'était plus résistant que sa bouteille de parfum...
« Sinon, il y a toujours le docteur, mais il semblait contrit de me voir et je n'ai pas envie de déranger de nouveau cette pauvre femme.. »
Et poc. Le bouchon sauta.
Dernière édition par Anneliese Lipschitz le Ven 14 Aoû 2015 - 0:43, édité 4 fois
Andrew Baskerville Courgette divine et sexy
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Sujet: Re: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Lun 20 Juil 2015 - 16:48
« Ca restera entre nous. »
with Andrew B. & Anneliese L.
Andrew s'adossa contre la porte et croisa les bras, faisant de son corps un obstacle de plus à franchir pour gagner la sortie. Un verrou en plus à faire sauter. Ses pupilles se rétrécirent imperceptiblement de part ses iris noires quand la jeune fille enclencha l'interrupteur. La lumière blanche et agressive de l'ampoule qui pendait de manière disgracieuse au plafond remplaça la lueur bleuté et presque envoûtante qui s'écoulait d'une petite fenêtre carrée, qui ne laisserait passer que la tête si on s'engageait à passer au travers.
La fille du docteur Lipschitz semblait absorbée par les objets qui faisaient office de décor dans la pièce. Une pièce qui était bien encombrée d'ailleurs, et mal rangée. Les objets s'entassaient dans divers coins, sur des tables et des étagères. Des blouses débordaient des cartons poussés contre les murs, mal pliées et tachées. La peinture des murs s'écaillait par endroit et des taches de moisissures s'étalaient sur le plafond. La pièce qui devait être un local de rangement ressemblait plus à un débarras mal entretenu au final. Andrew se demanda même en voyant l'état de la pièce q'il avait bien fait de fermer la porte à clef. Si ça se trouvait, le verrou était rouillé et maintenant bloqué. En somme, ils étaient peut-être coincés ici, jusqu'à ce que quelqu'un se décide à décoincer la porte de l'autre côté.
Mais le vampire ne s'attarda pas sur cette réflexion, car la brune qui le regardait comme si elle voyait au travers de son corps se mit à trifouiller parmi les étagères sans grand intérêt. En tant que membre du personnel, il aurait dû réagir, lui dire d'arrêter de fouiller, de rester tranquille. Mais il ne le fit pas. Il n'avait cure de ce qui se trouvait là. A l'inverse, il l'observa faire comme un gardien de zoo devant une bête qu'il ne connaissait pas encore et dont il essayait de comprendre le jeu et le caractère dans sa manière de se comporter. Fasciné n'était pas le mot, curieux plus représentatif. Il essayait de deviner ce qu'elle pensait, ce qu'elle allait faire, ses prochains mouvements. Quand elle avait émit l'hypothèse que, comme elle, il se soit perdu dans les couloirs, il avait rit. Pas à gorge déployée, mais de ce petit rire amusé qu'adopte parfois les méchants des grands films pour se moquer de leur ennemi juré. Même si Andrew n'était pas de base méchant, on considérait son "espèce" comme dangereuse et naturellement agressive. Ce qui est faux, au sujet de l'agressivité, mais le jeune homme n'avait pas la tête à faire une thèse dessus.
Il vit la jeune fille s'emparer d'une fiole dont il ne préfèrerait pas connaître le contenu. Le liquide n'était peut-être pas dangereux, mais Andrew ne parierait pas sur la date de péremption de cette chose, qui devait sûrement être passée depuis un moment, à en juger par la couleur.
« Ou alors... » commença la fille aux yeux verts, absorbée par sa fiole. « Papa doit toujours être dans son labo... On pourrait lui demander ? »
Andrew haussa un sourcil : parlait-elle sérieusement ? Avait-il vraiment l'air d'une personne perdue, malgré le fait qu'elle l'ait vu accoutré comme un médecin ? Le vampire se dit qu'elle ne devait pas parler sérieusement, néanmoins il sentit le besoin de lui préciser :
« Je ne suis pas perdu. J'ai juste besoin de quelques réponses, et tu pourras peut-être me les donner. Je te montrerai la sortie après. »
Le regard toujours penché vers les mains d'Anneliese, il remarqua qu'elle était en train de triturer le bouchon du flacon qu'elle avait dans les mains. Dans le même temps, elle ajouta, la voix toujours un peu ailleurs :
« Sinon, il y a toujours le docteur, mais il semblait contrit de me voir et je n'ai pas envie de déranger e nouveau cette pauvre femme. »
Juste à la fin de sa phrase, le bouchon de la fiole sauta dans un bruit semblable à celui qui survenait juste après qu'on est ouvert une bouteille de champagne ou de vin. Poc. Mais celui-ci était plus bref et aiguë. Le bouchon retomba sur le sol et roula sous une étagère. Si on voulait le récupérer, se pencher ne serait pas suffisant.
Andrew fronça les narines. De là où il était, à un peu moins de deux mètres de la jeune fille, il sentait déjà l'odeur nauséabonde et irritante que dégageait le flacon. Pas de doute, le contenu devait être périmé depuis un moment déjà. Sentant son agacement poindre légèrement, il attrapa un rouleau de papier posé sur une table prés de la porte, en déroula un morceau et l'arracha avant de prendre des mains de la jeune fille la fiole qu'elle tenait pour la boucher avec le papier. Quitte à rester ici, autant ne pas mourir asphyxiés. Il reposa ensuite le petit flacon en verre dans la boîte d'où il avait été tiré et regarda à nouveau la jeune fille perdue.
« Si ça t'intéresse, je peux te parler du sérum qu'on t'a prescrit en échange. » énnonça-t-il doucement, puis lui laisser le temps d'intégrer l'information.
En réalité, il ne s'avait pas grand chose de ce qu'elle avait eu, à part que le sérum était un prototype. Mais si ce marché pouvait la faire marcher, alors pourquoi pas. Il lui sourit comme s'ils étaient des amis de longue date à qui ils pouvaient tout se dire.
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Anneliese Lipschitz Litchi
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Sujet: Re: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Lun 10 Aoû 2015 - 1:33
« Ca restera entre nous. »
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Les neurones de la jeune fille semblèrent se reconnecter à l'entente du bouchon qui sauta. Qu'est-ce que.. ? Une odeur putride - nauséabonde, plus écœurante encore que celle du chaton décédé qui avait trouvé refuge au grenier du domicile familial, emplissait à présent la pièce. Elle n'était déjà pas bien grande - qu'était-ce au juste ? un entrepôt, une sorte de placard à balais qui faisait office de déstockage ? - mais elle lui paraissait maintenant encore plus exiguë. Comme si le flacon avait laissé échapper à un sort.
L'homme lui prit la fiole des mains et Liese n'eut guère le temps de le remercier - après tout, peut-être que ce machin aurait fini par exploser ?, qu'il se tourna à nouveau vers elle. Sa voix était douce - rassurante. Et puis surtout, il lui avait souri. Pas de la manière dont la recevaient les autres adultes, non. Il ne semblait ni désolé, ni fâché, ni apeuré, ni.. ?
Qu'attendait-il d'elle, au juste ? Il lui assurait qu'il savait où il allait, et qu'il était même prêt à lui indiquer clairement où était la sortie... Mais il y avait ces questions : une contrepartie. Une condition.
« Ca restera entre nous. »
Ca restera entre nous.
Elle n'aurait pas du buter sur cette phrase, elle le savait. L'homme - l'apprenti-médecin ne venait-il pas de dire une chose intrigante ? La façon dont il avait prononcé ce mot, avec emphase : sérum. Qu'y avait-il d'important à propos de ce vaccin ? Elle était venue quelques mois plus tôt le faire. Ici.
Et il semblait être au courant.
Ca n'était pourtant pas extraordinaire, si ? Des tas de personnes le faisaient chaque jour - comme cette femme, allongée - cintrée, sur la chaise.
Ca restera entre nous.
Oui, vraiment. La situation semblait sérieuse. Bien plus encore que ce qu'elle devait imaginer - pourquoi refusait-il de la laisser partir sinon ? Elle ne devait pas rire.
Pas laisser échapper un sourire.
Sans quoi, peut-être commencerait-il lui aussi à la traiter comme une enfant ?
Ca restera entre nous.
Non, décidément, elle ne pouvait pas. Cette phrase paraissait sortir tout droit d'une de ces histoires un peu effrayantes qu'elle lisait en secret étant plus jeune. D'abord la mention d'une chose étrange : le sérum. Puis cette formulation : ça restera entre nous. Et après...
Qu'arrivait-il, au juste, après cela ? L'héroïne finissait-elle par pactiser naïvement avec le Diable ? Ou, au contraire, dévoilait-elle une nouvelle facette de son personnage ? "Ne compte pas la dessus !" "Jamais !" "Je t’arrêterai avant que tu..."
C'en fut trop pour Liese : elle éclata de rire.
La situation lui paraissait irréelle et étrangement plaisante : elle se sentait semblable à ces héroïnes sans peur ni loi. Celles qu'on admire depuis l'enfance, à qui l'on a toujours rêvé de ressembler, malgré les différences :
Liese n'était pas une princesse. Elle n'était pas de mèche avec 'Scotland Yard' - qu'était-ce au juste ?, et ses exploits n'avaient jamais été relayés par la presse... Y'en avait-il une, d'ailleurs ? N'était-ce pas là une invention dépeinte dans les œuvres de l'ancien monde ? Il existait ici divers genre de papiers : mais aucun d'eux n'était semblable à celui que se plaisait à froisser et re-froisser un vieil homme dodu au chapeau des plus étranges. Ce vieillard existait-il seulement ?
« Ca restera entre nous. »
Entre nous ; entre eux. Entre ce médecin à l'air plus humain que le reste - ce médecin qui n'en était pas encore un, ce médecin qui s'était enfermé avec elle dans ce dépôt de fournitures médicales - ce 'médecin' qui...
L'odeur.
Cette puanteur revenait - non, c'était comme si elle ne les avait jamais quitté. Comme si...
Les émeraudes de Liese s'abaissèrent lentement sur un pli de sa jupe et elle vit ce qu'elle redoutait tant : une tâche. L'homme lui avait pratiquement arraché la main en s'emparant de la fiole sans préavis : c'était à ce moment-là que le liquide avait du s'échapper du contenant et...
A cette distance, il était bien sûr impossible de la distinguer clairement : le tissu était "spécial" après-tout. Mais l'odeur... et c'est impression de brûlure. Elle était-là, c'était évident.
Même avec cet éclairage, on ne voyait rien. Les gouttes avaient eu le temps de sécher. Peut-être en avait-elle sur les manches ? Sur les mains ? Et elle qui avait cette fâcheuse manie de triturer des mèches... Et s'il y en avait sur elle ? Sur son visage. Sur sa joue. Au bord de ses lèvres...
En elle ?
Il fallait qu'elle retire ses vêtements - qu'elle les lave avant que sa mère ou ses compagnes de chambre ne s'en rendent compte. Non. Il fallait les brûler. Et puis frotter sa peau. Et retourner voir Papa.
L'odeur était atroce. Ça la brûlait. Quelque chose n'était pas normal. Et ce mal de crâne qui durait depuis des semaines.
Qu'est-ce que c'était ?
Et dire que quelques minutes auparavant, elle s'amusait avec ce flacon.
Une chaleur insupportable s'insinuait sous sa peau. Elle était en train de brûler.
Et cette puanteur. Cette odeur... cette odeur.
Il fallait qu'elle les lave. Non. Les brûler. Laver. Frotter. Rincer. Essorer.
Racler.
Il fallait qu'elle s'en aille. Qu'elle quitte ce cabinet ô combien si exiguë. Qu'elle oublie cette odeur, cette sensation...
« Ca restera entre nous. »
Il devait la laisser partir. Maintenant.
« J-je dois y aller., la brûlure se propageait encore. Alors pour stopper sa progression, Liese se mit à gratter la surface de son poignet avec ses ongles.Maintenant. »
Ses émeraudes cherchaient en vain de l'aide dans le regard du médecin-qui-n'en-était-pas-encore-un.. Qui était si gentil. Si humain.
« Ca restera entre nous. »
Non. Avant ça. Il y avait quelque chose.
Cette histoire de sérum. Un autre que celui qui s'était répandu sur elle. Qu'il avait répandu sur elle.
« J'ai juste besoin de quelques réponses, et tu pourras peut-être me les donner. Je te montrerai la sortie après. »
Il voulait des réponses. Il voulait l'aider à s'en sortir : il allait lui montrer la bonne direction.
Liese se foutait éperdument du vaccin : au pensionnat, tout le monde en avait tout le temps : c'était pour empêcher la contamination. Des réponses, elle n'en voulait pas elle. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était partir. Tout de suite.
«Montrez-moi juste où est la sortie, d'accord ? Y'a ce truc bizarre qui.. qui me brûle. Je dois rentrer. Vite. Vos questions... Posez-les à Papa ! Il saura mieux que moi. Il travaille ici vous savez. C'est le Docteur Lipschitz. Il...- »
La fiole. Où était-elle passée ? Il y avait toujours son odeur. Alors pourquoi... ?
Elle ne pouvait plus attendre : l'air devenait irrespirable. On étouffait. ... Pourquoi cet homme ne disait-il rien ? Andrew. Andrew. C'était ainsi que l'autre médecin - le vrai, l'avait appelé. Pourquoi ne sentait-il rien ?
Anneliese coupa court à son monologue. Elle n'avait plus le temps de parlementer : ils allaient finir par s'asphyxier. La Lipschitz fonça vers la serrure qu'elle d'actionner, sans succès...
La pensée que la clé ne se trouvait qu'à quelques pas d'elle - dans la poche du pseudo-médecin ne lui effleura pas l'esprit un instant. Ce fut alors sur la pointe des pieds que, contractant ses poings, Liese se mit à tambouriner à la fenêtre ; criant des phrases en allemand qu'elle n'était pas sûre de comprendre elle-même.
Dernière édition par Anneliese Lipschitz le Mer 12 Aoû 2015 - 21:14, édité 2 fois
Andrew Baskerville Courgette divine et sexy
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Sujet: Re: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Mer 12 Aoû 2015 - 17:59
« Ca restera entre nous. »
with Andrew B. & Anneliese L.
« Ca restera entre nous. »
Andrew crut entendre la phrase qu'il avait lui-même prononcé faire écho contre les murs encombrés de la pièce où ils étaient. Ce qu'il proposait à cette fille semblait la dépasser. Comprenait-elle ce qu'il avait dit ? Ce que cela impliquait ? Avait-il l'air sérieux ?
Anneliese semblait le regarder sans vraiment le voir, comme si elle regardait en lui, à travers lui. Comme s'il n'était plus là. Elle devait réfléchir. A sa proposition ? Ou alors à un moyen de s'échapper de cette pièce ? Comment savoir en cet instant présent ? Et si elle allait tout raconter à son père, à n'importe quel membre du personnel ce qu'il s'est passé dans ce placard ? La croiront-ils ? Avait-elle l'air assez sérieuse pour qu'on porte un intérêt quelconque à ce qu'elle dirait ?
Dans tous les cas, si cet "entretient" s'ébruitait, Andrew en aurait pour son grade. Il risquait le licenciement, au mieux ; la torture, au pire. Peut-être qu'il aurait dû y réfléchir à deux fois, avant d'emmener la brune dans la première salle venue et de lui proposer un marché alors qu'il ne savait même pas si elle était digne de confiance.
Et maintenant ? La bombe était lâchée, impossible de faire demi-tour. Il allait falloir attendre que le décompte s'écoule, et que le missile explose, ou non, à l'approche du zéro. Impossible le "oublie ce que j'ai dit" ; le "je me suis trompé de personne" ; le "et si on repartait sur de bonnes bases ?". La bombe était dans le camp d'Anneliese, c'était à elle de voir si elle allait la faire exploser sur Andrew, ou non.
Puis, la réaction qu'il n'avait pas envisagé tomba : la fille éclata de rire. Le vampire haussa les sourcils de surprise. Qu'est ce qui lui prenait ? Le prenait-elle pour un fou, ou trouvait-elle que son marché était tordu, sans issue possible ?
Le jeune pseudo-médecin s'appretait à posait la question qui se matérialisa dans sa bouche sitôt que le rire parvint àses oreilles, mais la vampire en devenir stoppa d'un coup quand elle se tut aussi soudainement qu'elle s'était mise à rire.
Quoi encore ? Qu'est-ce qui n'allait pas cette fois ?
Décidément, l'homme en blouse ne comprenait plus rien. Si il y avait bien une chose qu'il pouvait affirmer en ce moment même, c'est que Anneliese ne ressemblait pas du tout à son père. Là où lui était calme et attentif, sa fille était distraite. Seuls leurs récations imprévisibles les rassemblés.
La brune baissa les yeux vers ses pieds et sembla observer ses vêtements. Que cherchait-elle ?
Et puis tout s'accéléra sous les pupilles noires d'Andrew. La jeune fille eut un mouvement de panique, releva la tête d'un coup la tête et chercha quelque chose des yeux. Ses iris émeraudes s'activaient dans tous les sens à la recherche de leur but, et ses lèvres se mirent à bouger pour laisser les mots sortir, pressés :
« J-je dois y aller. » bredouilla-t-elle. « Maintenant. »
Ses yeux se fixèrent sur lui, l'air suppliant. S'attendait-elle à ce qu'il la laisse partir comme ça ?
« Partir ? Non, on n'a même pas pu discuter ! » s'exclama l'homme en retour.
Mais la brune reprit aussitôt après, comme si elle ne l'écoutait pas, comme si elle ne l'avait pas entendu :
« Montrez-moi juste où est la sortie, d'accord ? Y'a ce truc bizarre qui.. qui me brûle. Je dois rentrer. Vite. Vos questions... Posez-les à Papa ! Il saura mieux que moi. Il travaille ici vous savez. C'est le Docteur Lipschitz. Il...- »
Anneliese se tut. Dans l'incompréhension totale, Andrew ajouta plus calmement :
« Quelque chose te brûle ? Où donc ? Depuis quand ? »
Bien qu'il ne fut pas vraiment médecin, il pouvait éventuellement soigner la brûlure. A moins que ce ne soit qu'un pretexte pour prendre la fute, pour qu'on la laisse partir. Et comment en être sûr ? En vérifiant si la demoiselle était en effet brûlée.
Mais la jeune fille ne l'entendait pas de cette oreille. Plutôt que de s'expliquer ou de se laisser examiner, elle bouscula le médecin pour le dépasser et fonça vers la sortie, fermée à clé.
« Qu'est-ce qui te prend enfin ? »
Sans succés, elle tenta d'ouvrir la porte, manipulant la poignée dans tous les sens. Abandonnant cette technique, elle se décida à abattre ses poings sur la porte, ajoutant sa voix dans des appels à l'aide pour qu'on vienne les ouvrir.
« Qu'est ce que tu fiches ? Arrête ! »
Andrew vint s'emparer des poignées de la jeune fille et la fit reculer de la porte.
« Les gens vont penser quoi en nous trouvant ici ? Reste tranquille un peu. »
Se remettant entre elle et la porte, il la mit face à lui et la scruta de haut en bas.
« Calme toi. Montre-moi cette brûlure. »
Voyant qu'elle n'était pas prête à lui obéir, il la souleva par la taile et la déposa sur une table, lui intimant de ne pas bouger. Il tourna la tête vers les étagères, en quête de quoi soigner une éventuelle brûlure.
« Avec quoi tu t'es brûlée ? »
Anneliese Lipschitz Litchi
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Sujet: Re: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Ven 14 Aoû 2015 - 0:24
« Ca restera entre nous. »
with a. baskerville & a. lipschitz
La voix d'Andrew se perdait dans les cris poussés par la jeune allemande. L'air était irrespirable, il lui semblait sentir un feu s'embraser au fond de son œsophage : comme si sa température interne avait doublé en l'espace de quelques secondes seulement. Et le vent de panique qui l'animait ne suffisait pas à la raisonner : Liese ne voyait rien - plus rien si ce n'était la lueur vacillante du local qui se reflétait sur la fenêtre.
L'allemande approchait sa main de la vitre, prête à asséner un énième coup contre la surface inébranlable lorsque son mouvement fut désamorcé par le pseudo-médecin. Le contact fut froid : étanche. La pression de ses gants glacials sur sa peau nue ne l’apaisa guère : elle se sentit tirée en arrière, happée, soulevée puis déposée contre une surface poussiéreuse, sans en prendre réellement conscience.
Elle vit seulement la lucarne s'éloigner - et puis, l'homme lui fit face.
« Calme toi. Montre-moi cette brûlure. »
Une brûlure ? L'odeur était si forte, si tenace.. La jeune allemande n'était plus en mesure de déterminer sa provenance : venait-ce d'elle ? De la pièce ambiante ? D'autour d'elle - non, elle la sentait approcher, devenait plus familière, coutumière : d'à côté.
Et d'en dessous.
Elle était là : immatérielle, elle enveloppait son corps tout entier. La poursuivait. Cette puanteur n'émergeait pas du placard, mais d'elle-même.
« Avec quoi tu t'es brûlée ? »
La voix étonnamment calme du 'médecin' lui fit lever la tête : il surplombait la jeune fille de sa hauteur, mais ne la regardait pas, les yeux rivés sur les étagères. Cette sérénité intriguait Liese d'autant plus qu'elle l'inquiétait : il s'était toujours montré patient avec elle. Courtois.
Il n'y avait eu aucun sermon, aucune remontrance.
Il lui semblait être bien plus humain que les autres - mais il restait serein. Pas impassible : son visage trahissait parfois ses émotions comme lorsqu'il lui avait arraché la fiole : ses yeux avaient brillé de colère. Puis, avec une maîtrise de soi dont Papa lui-même n'aurait pu faire preuve, il l'avait fait disparaître. Sans un mot.
Sans aucun reproche.
L'odeur devenait familière - elle n'était plus acide. Seulement désagréable.
Andrew semblait chercher du regard un flacon, une fiole. Ses sourcils étaient froncés - sans doute n'arrivait-il pas à lire leurs noms d'où il était. Les émeraudes de Liese s’abaissèrent lentement sur son poing contracté, la peur d'y voir une blessure qui ne la lésait plus.
Son poignet était rouge, écorché. Des stries sanglants meurtrissaient le contour de ses veines, creusés par ses ongles dont les extrémités agrippaient encore des lambeaux de peau. Le picotement incessant revenant à la charge presqu'instantanément, Liese prit parti de s'épargner le spectacle en coulant son regard sur le médecin tout en tendant, sans un mot, son bras.
Maintenant qu'elle y repensait, il était plus jeune que les autres, bien plus que papa. Et son physique ne concordait pas à son statut : ses cheveux étaient trop longs, et à la manière dont ses mèches ondulaient librement, il lui renvoya l'image d'un pirate. Si elle ne l'avait pas vu en blouse, jamais Liese n'aurait cru qu'un être ainsi fait - si 'moderne', selon ce que semblait être la mode actuelle, puisse être Docteur.
Et puis il y avait ses gants.
Tiens, elle en était presque venue à oublier ce détail : même s'il avait retiré son masque, il les portait toujours. Étrange. Les avoir aux mains devaient être désagréable - inconvenant, et il y avait fort à dire qu'à sa place, elle s'en serait débarrassée en premier.
C'était étrange, oui - on aurait pu croire qu'il cherchait à se protéger. Même s'il ne semblait pas réagir à l'odeur. Et qu'il n'avait pas été brûlé.
Etrange, mais logique. Sa voix était toujours calme : il gérait la situation avec assurance. Sans peur aucune : sans jour ce genre de choses étaient-elles arrivées auparavant.
Lorsqu'elle releva les yeux, Liese remarqua que les siens étaient braqués sur son bras. Ah, avait-il enfin trouvé l’onguent ? Il était temps : la sensation de brûlure s'était estompée, mais elle ne supportait pas la vue du sang.
« Ah.. Pardon, sa voix était faible, étouffée - le contraste avec les cris poussés quelques minutes auparavant était plus que risible. »
Anneliese se sentait obligée de le faire : ne venait-elle pas une fois de plus de se donner en spectacle ? C'était ridicule, et totalement inconvenant de sa part : ce 'médecin' ne cherchait qu'à faire son travail : il voulait l'aider.
Liese n'était qu'une sotte, elle le savait : elle avait osé remettre en doute les compétences de l'assistant du médecin. S'il ne s'était pas inquiété, c'était qu'il n'y avait aucune raison de le faire, n'est-ce pas ?
« C'est ce produit.. J'avais l'impression de m'enflammer, c'était atroce. »
Ses joues s'empourpraient de plus belle : pourquoi fallait-il toujours que la jeune allemande ait des absences de ce genre ?
« Mais je ne sens plus rien, maintenant.. Pardon, vraiment.. Je ne voulais pas... »
Elle ne pensa pas un seconde à parler des effluves irritantes : ne l'avait-elle pas assez perturbé dans son travail ? S'ils manquaient de mains, le laboratoire ne pourrait plus fonctionner normalement : et il en allait de la vie de beaucoup d'entre eux.
Liese ne laissait pas le temps au pseudo-médecin de répliquer : elle enchaînait ces bouts de phrases en fuyant son regard qui se posa, un peu par hasard, sur la porte.
Pourquoi ne s'était-elle pas ouverte sous ses supplications ?
La jeune allemande se redressa un peu pour reprendre contenance, et s'autorisant à porter de nouveau son regard sur Andrew la pensée qu'il ne la laisserait pas s'en tirer à si bon compte ne lui effleura pas l'esprit une seconde.
« Je sais que vous n'êtes pas comme les autres, alors, vraiment, je ne voulais pas vous.. »
Sa voix s'interrompit pour de bon : Liese ne savait même pas ce qu'elle voulait dire.
Andrew Baskerville Courgette divine et sexy
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Sujet: Re: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Dim 16 Aoû 2015 - 23:34
« Ca restera entre nous. »
with Andrew B. & Anneliese L.
Sur les étiquettes dont les inscriptions illisibles étaient inscrites à la main défilaient des chiffres et des lettres en tout genre. Des symboles aussi. Les bocaux et les flacons s'entassaient parmi les vieux chiffons sales, les gazes encore inutilisées, les ustensiles de médecines, des feuilles, des paquets de feuilles mêmes, dont certaines étaient vierges, d'autres non, certaines encore récentes, d'autres cornées et jaunis avec le temps. Cet endroit était un vrai dépotoir, au final.
Sans s'éloigner de la brune, il fouilla du regard les étalages à la recherche d'un produit qui serait susceptible de calmer la soit-disante brûlure d'Anneliese. Du coin de l'œil, il distingua le flacon qu'avait contenu le liquide à l'odeur attroce avec lequel l'humaine avait fait mine de jouer. Il n'avait pas fait attention à l'inscription qui pouvait l'identifier. En se concentrant, il apperçu un simple mot mal écrit dont l'encre s'effaçait sur une étiquette minuscule. Pas se symbole résumant ses effets, qu'il aient êté nocifs ou non. Etait-ce une imprudence ou juste parce que le produit n'avait rien de dangereux ? Impossible de savoir, dans cet hôpital.
Lorsqu'il leva la tête, lorgnant presque le plafond, il découvrit une bombe d'eau distillée ainsi qu'un spray affublé de la mention "désinfectant". Cela pourrait lui servir si la brûlure était bénigne. A part ça, rien ne semblait être en mesure d'appaiser une brûlure, ou rien n'indiquait quoi que ce soit, et Andrew n'avait nuellement l'envie (et n'avait pas la patience pour) de déchiffrer chacune des étiquettes de chacun des bocaux de chacun des rayons. Pas assez le temps, vraiment.
Lorsqu'il se tourna à nouveau vers la jeune fille, celle-ci avait tendu son bras pour le laisser examiner sa blessure et avait baisser la tête. Ses cheveux cachant son visage, il ne saurait dire ce qu'elle regardait -ou ce qu'elle ne regardait pas.
Son regard glissa le long du membre tendu et se posa sur une écorchure à la chaire rougie et brillante. Le sang ne coulait pas, signe de la blessure n'était pas profonde. Et tant mieux pour Andrew, car ce dernier, bien qu'il sache résister à une envie de sang, n'était pas capable de régler ses iris sur la couleur qu'il désirait. Autrement dit, elles seraient devenues poupre sans son avis. De quoi donner une véritable raison à la brune de vouloir quitter ce semblant de débarras exigu.
Quelque chose tiqua dans l'esprit d'Andrew. La blessure n'avait rien d'une brûlure. L'égratinure aurait pu picotait, ce qui aurait donner cette sensation de brûlure à la jeune fille, mais rien qui ne lui aurait donné la subite envie de quitter la salle, sous la panique.
La panique. Voilà ce qui avait poussé Anneliese à se comporter de la sorte. Avait-elle fai une crise ? La salle plus qu'étroite et dénuée de fenêtre (si ce n'était le hublot de la porte et un carreau de la taille d'un livre barré par un tube de fer en son milieu) aurait bien pu provoquer une crise de clostrophobie.
Non. Elle n'avait pas paniqué tout de suite en rentrant dans la salle. Elle avait presque l'air dans la lune, nullement intimidée par lieux. Cela ne pouvait pas être ça. Sinon, elle serait soit devenue hystérique soit aurait fait une crise de panique. Au lieu de cela, elle avait joué avec un flacon au contenu suspect.
Le flacon. Le liquide à l'odeur nauséabonde. Est-ce qu'il aurait pu la faire délirer un court instant ? Lui donner l'impression d'être brûlée ? Ce n'était pas exclu, bien que de son côté, Andrew n'ait rien ressentit de tel. Nul dérangement de l'épiderme, aucune envie de fuir cet endroit. La jeune fille avait été directement exposée au produit, le nez presque sur l'embouchure du flacon. Etait-ce une raison suffisante ? Est-ce que sa condition de vampire faisait qu'il était immunisé ? Andrew ne saurait le dire. Pour le moment, il s'agissait de l'hypothèse la plus plausible.
Le raisonnement du médecin faisait sa route dans son esprit, pesant le pour et le contre, éliminant les hypothèses les moins logiques. Ses méninges fonctionnaient à plein régime et ses yeux étaient restés fixés sur l'écorchure comme si il devait s'attendre à un lire la réponse à ses interrogations.
« Ah... Pardon. » résonna la voix de la brune à ses oreilles.
Il leva enfin le regard vers elle. Elle avait redressé la tête pour le regarder. Pourquoi s'excusait-elle ? Pour avoir paniqué ? Pour avoir failli les faire découvrir ? Peut-être les deux. En tout cas, le vampire n'avait pas envie de s'attarder sur ça. Avec cette histoire, il avait complétement oublié le pseudo-marché qu'il lui avait proposé.
« Ce n'est rien. » se contenta-t-il se répondre.
Attrapant la bouteille de désinfesctant, il en aspergea l'infime plaie avant de la temponner avec du coton. Un geste qui n'était pas franchement utile d'ailleurs puisqu'elle ne risquait pas une grande infection, du moins si elle ne traînait pas dans le coin, avec ces produits à portée de main.
« C'est ce produit... J'avais l'impression de m'enflammer, c'était atroce. »
Voilà qui confirmait son raisonnement. Il s'agissait bien du fameux produit, qui devait être plus dangereux que ne le laissait penser son étiquette dénuée d'information. Il devait juste s'agir d'un épisode hallucinatoire sans rien de bien grave au final.
« Mais je ne sens plus rien, maintenant... Pardon, vraiment... Je ne voulais pas. »
Anneliese enchaînait les phrases comme si quelqu'un la chronométrait pour s'assurer qu'elle dire tour en temps et en heure. Elle devait s'en vouloir d'avoir agit de la sorte. S'ettendait-elle à ce qu'il lui pardonne ? A ce qu'il oublie ce qu'il s'est passé ? De toute manière, Andrew ne serait pas encombrer de pareilles futilités.
Il apposa une gaze sur la blessure et la dit maintenir à l'aide de sparadrap avant de relâcher la main pour la rendre à sa propriétaire. Cette dernière s'était redressée et jeta un coup d'œil à la porte, laquelle était toujours close. Même si elle ne se précipita pas à nouveau dessus pour l'ouvrir, Andrew sentit dans son regard qu'elle aurait souhaité qu'elle s'ouvre seule, comme par magie.
Sûrement avec regret, elle posa à nouveau son regard sur lui avant se prnoncer une énième phrase, qui sonna comme des supplications aux oreilles du brun :
« Je sais que vous n'êtes pas comme les autres, alors, vraiment, je ne voulais pas vous... »
Anneliese de stoppa dans son élan, sûrement par hésisation. Andrew, lui, avait perdu le fil de la phrase avant qu'elle même ne s'arrête. Son esprit avait fait un arrêt sur image sur le début de la phrase.
Vous n'êtes pas comme les autres.
Ah bon ? Cela se voyait-il à se point sur son visage, sur son allure, sur sa démarche, qu'il n'était pas comme eux ? Mais surtout :
Dans quel sens utilisait-elle ces mots ? Différent. Aussitôt, une vérité enfouie au plus profond de lui se fraya un chemin dans son cerveau, et sembla presser de toute ses forces un bouton rouge d'alerte qui afficherait en grand le syntagme "Elle sait !".
Mais la logique refit rapidement surface : comment aurait-elle pu savoir ? Et de toute façon, qu'est-ce qu'elle savait ? Un coup d'œil dans sa direction indiqua à Andrew que la logique l'emportait cette fois-ci : Anneliese n'avait l'air nullement impressionnée. Pas de crainte, pas une pointe d'inconfort se traversait son regard vert.
Elle ne savait pas.
Elle avait utilisé cette phrase dans un autre sens.
« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? » demanda-t-il.
Il avait besoin de savoir. D'avoir sa confirmation qu'elle ne savait pas, pour lui. Si elle savait, que ferait-elle ? Que ferait-il ? Quelle serait la suite ? Autant d'interrogations qui avaient un besoin urgent d'être tues, d'être tuées avant d'avoir pu naître.
Andrew scrutait sa réaction, attendant avec impatience sa réponse. Une autre partie de son esprit hurlait presque que ce n'était pas important, qu'il y avait autre chose à savoir. Qu'il fallait changer de sujet.
En effet, il y avait toujours cette histoire de marché. Mais Andrew l'éloigna de son esprit. Il n'avait pas envie de penser à ça pour le moment. Ce qui importait, c'était de savoir si sa nature restait méconnue de la jeune fille.
Sinon quoi ?
La voix dans sa tête se fit plus présente, plus oppressante. Mais elle chuchotait, elle ne hurlait plus. Andrew retint un frisson.
Je la tuerai.
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Sujet: Re: •• Ca restera entre nous { PV. A. Baskerville } Dim 20 Sep 2015 - 15:50
« Ca restera entre nous. »
with a. baskerville & a. lipschitz
A peine Liese eut-elle achevé sa phrase qu'elle eut l'impression d'avoir commis une nouvelle bourde. Pourquoi fallait-il toujours que ses mots dépassent sa pensée ? Elle aurait du, une nouvelle fois, tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de se laisser gagner par l'émotion : c'était ce que lui répétait depuis toujours Papa. Il n'y avait certes, rien de mal dans ces précédentes paroles, mais la réaction - ou plutôt, la non-réaction, du jeune 'médecin' indiquait le contraire.
N'importe qui, à sa place, se serait offusqué d'entendre une gamine de son genre le 'juger', non ? Plus le silence durait et plus le sang affluait dans les pommettes de la jeune Lipschitz. On la disait souvent perdue, inconsciente ou bien même complétement délurée - mais tout n'était pas aussi lisse : son rang, sa 'connexion' avec les Dirigeants, ne lui permettait pas d'agir comme bon lui semblait. Il fallait qu'elle gagne en prestance, en retenue.
Qu'elle cesse d'agir comme la grande gamine chouchoutée qu'elle était, ne cessait-on de lui enseigner.
« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? »
La voix de l'assistant eut le don de la faire revenir une nouvelle fois à la réalité. Elle demeurait calme - lucide : c'était comme s'il n'avait nullement été perturbé, choqué, par ce qu'il venait d'entendre. Jamais il ne s'était encore énervé, non, il était parvenu à prendre la situation en main sans se dépérir de son sang-froid, sans broncher. Sans la mettre à mal.
Troublée par ce regard impassible qui la troublait, Anneliese baissa le sien pour inspecter le coton fixé sur sa blessure. Il demeurait banc - dénué de sang. La brûlure ne la démangeait même pas lorsqu'elle en tapotait le centre du bout des doigts. Elle était guérie, soignée : Andrew avait réussi.
Anneliese voulut alors le remercier, mais les mots brûlèrent dans sa gorge en retrouvant les yeux du pseudo-médecin fixés sur elle. Il attendait une réponse. Patiemment. Et la jeune fille voyait mal comment se défiler.
Pourquoi diable avait-il fallu qu'elle exprime une chose qu'elle ne savait expliquer ? C'était juste qu'il semblait être... gentil. Incroyablement plus humain que ces vieux barbus aux masques entachés. Moins dur ; plus doux.
Mais ça, Liese ne pouvait décemment pas lui dire : ce serait se ridiculiser une fois de plus - faire honte à son nom, et se moquer de ces hommes de sciences, de mérite, qui sauvaient chaque jour maintes-et-maintes âmes.
Alors pourquoi ne pas céder à un petit mensonge de rien du tout ? Qui ne ferait de mal à personne ?
« Je ne sais pas... Je vous trouve.. Enfin non ! Vous êtes différent.. »
Liese était une piètre menteuse : et rien ne lui semblait assez convaincant pour se sortir de cette situation où elle s'enfonçait. Les yeux sombres d'Andrew continuaient de la sonder : il la jaugeait, pas méchamment certes : il demeurait toujours aussi calme - imperturbable, mais la rendait incroyablement mal à l'aise.
Elle était ridicule - une fois de plus. Sa phrase n'avait pas de réelle signification : elle avait dit ça sous le coup de l'émotion, de la gêne d'avoir pu douter de cet Assistant qui n'avait eu de cesse de l'aider. Il n'y avait pas moyen qu'elle puisse lui faire part de ces craintes stupides, de ces pensées fugaces qui lui effleuraient brièvement l'esprit pour disparaître presque aussitôt.
Il fallait qu'elle trouve comment se justifier, comment lui faire comprendre que ce n'était rien de plus qu'une impression - un petit rien du tout qui pourtant ne cessait de la turlupiner.
Les sourcils de la Lipschtz se fronçaient sous le coup de la réflexion, ses yeux papillonnaient à gauche, à droite, dans l'espoir d'expliquer, de s'expliquer, ce qui se passait.
Ridicule. Elle était ridicule. Que devait-il penser ? Comment une simple question pouvait-elle la mettre dans des états pareils : elle qui était d'habitude si molle. Si.. facilement distraite.
Il devait, lui aussi, la prendre pour folle : pour une vraie dérangée. Sa crise précédente s'était à peine terminée que voilà qu'elle s'envolait de nouveau. Allait-il répéter ses excès de tout-à-l'heure aux autorités, à son père ? Elle avait osé remettre en question l'hégémonie, les ordres-
Les émeraudes s'emplissaient peu à peu de larmes, sans qu'encore une fois Liese ne parvienne à s'expliquer pourquoi. Le regard de l'assistant du médecin la brûlait. Que devait-il penser ? Saurait-il garder pour lui ces effluves puériles, qui lui faisaient perdre son temps ? Combien de temps encore allait-il perdre avec elle ?
« Mais, V-vous devez le savoir non ? Vous, vous êtes juste pas comme les autres.. Vous êtes différent.. Moins.. ?, n-non ! Peut-être p-plus.. Humain ? »
Elle était stupide - ridicule. Incapable de formuler clairement le fond de sa pensée la plus simple. Il fallait qu'elle grandisse, qu'elle arrête de se donner en spectacle de la sorte... Plus que le fait d'énerver l'Assistant avec son charabia, elle devait l'ennuyer. Le retenir inutilement. Après tout, n'avait-il pas mieux à faire ? N'avaient-ils pas, eux-aussi, mieux à faire ?
Les dernières paroles qu'elle prononça furent plus pour elle-même qu'Andrew. C'était un reproche, un constatation.
« De toute façon, c'est ce qu'ils disent tous... »
nb : désolée, vraiment, du gros gros retard. (y.y) nb² : oui, liese en plus d'être une grosse victime ne fait que pleurnicher sur son *propre* sort depuis le début.. xD
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