Aindreas Nate Pettersen
info à placer ici comme tu veux |
• Cher Journal, on m'a dit qu'écrire sur tes feuilles me permettrait de m'évader et de penser à autre chose que la vie. On m'a dit de ne pas penser à la vie, parce que la vie me fait du mal et que je n'aime pas la vie. D'après eux, écrire sur tes feuilles me feraient réfléchir et changer d'avis. Or, je ne vois pas en quoi ça arrangerait mon cas. Ecrire, ce n'est rien face à la vie. De l'encre et un bouquin, ce n'est rien. Ils ont dit "écris tout ce que tu veux, récapitule, résume, distrais-toi, mon enfant.'' Et j'ai fini par écouter. J'écris. Je n'ai pas compris le 'résume', ils veulent que je résume quoi? Ma vie ? Je n'ai que dix ans, mes souvenirs ne sont que peu nombreux. Ce ne sont pas des souvenirs que j'ai, mais des petites histoires que l'on m'a racontées à mon sujet. Ma naissance, par exemple. Ou encore mes premiers pas, mes premiers mots, tout cela, on me l'a vaguement raconté. Mes parents ne s'impatientent pas sur ma naissance, et, clairement, moi non plus. J'ai eu une enfance différente, et cette naissance me fait du mal, quand j'y pense. Quand j'y réfléchis, c'est beaucoup de mal pour un enfant comme moi. J'ai tout pour être heureux, mais rien ne me rend heureux. De toute façon, pour me rendre heureux, il faut le mal des autres. Et mes parents ne l'acceptent pas.
Je suis né en Norvège, à Tromsø. Mes parents m'ont trouvé dans une rue. J'étais encore bébé. J'étais un nourrisson abandonné dans une minable rue. Mes parents sont mes sauveurs. Mon père a d'abord dit que c'était une mauvaise idée de me prendre comme si je leur appartenais. Mais ma mère l'a finalement convaincu. Ma mère était bonne, mon père tout autant, mais plus saint d'esprit. Même moi, à leur place, je ne me serais pas pris. Au pire des cas, je serais partie apporter le nourrisson dans un orphelinat, mais pas chez-moi. Mais la raison pour laquelle on m'a pris était assez... Compréhensible. Mes parents ne pouvaient avoir d'enfant. J'étais comme le petit miracle, l'enfant venu du ciel. Pour remettre vos idées en place, je ne suis pas un enfant tombé du ciel, mais plutôt remonté des enfers. Je n'ai pas été un enfant calme, je criais et pleurais énormément. Ensuite, il y avait l'école, bien après. Les professeurs disaient que j'étais un enfant différent en classe, je ne me faisais pas d'amis, je restais souvent dans le coin et j'étais dans mes pensées. Et ce durant toutes mes années d'école. J'ai eu des ennuis parce que j'étais différent de mes camarades. Des moqueries, des coups, toutes sortes de choses que personne ne devrait supporter. Je me faisais ridiculiser parce que j'étais moi et que je ne pouvais pas changer, je n'arrivais tout simplement pas à changer. Je me suis donc encore plus écarté de mes camarades. Ils ont fait de moi une personne encore plus distante, mais c'est à cause d'eux, que je suis devenu violent. Un jour, dans ma chambre, après l'école, je me suis dit '' c'est fini, il ne faut plus te laisser faire, Aindreas, frappe s'ils te frappent, ridiculise s'ils te ridiculisent, redonne ce qu'ils te donnent. '' Et c'est ce que j'ai fait. J'avais cette mauvaise image des gens, une image pitoyable et morbide. Je me posais des questions qu'aucun petit ne se posait. Je faisais dans le compliqué, dans la différence.
• On a dû quitter le pays pour un autre. Je ne savais pas vraiment si c'était un pays ou autre chose, mais, je m'en fichais un peu. Je quittais mon pays, là, était l'important. Le pays où j'avais vécu nombreuse chose. Le pays qui, malheureusement, n'était plus mon lieu d'habitat. D'après mes parents, il y avait un meilleur endroit, un endroit sûr. Azalea. C'est ainsi que je me suis retrouvé ici. Dans cet endroit qui m'inspirait tout sauf confiance. J'avais peur, j'étais inquiet, j'étais dépaysé. J'étais loin de chez-moi et, je n'aimais pas ça. J'avais beau ne pas aimer grand chose, quitter la seule chose qui m'appartenait me faisait encore plus mal. Les coups des camarades ne me faisaient rien, si ce n'était qu'au début. Mais là, c'était pire que les coups du début. J'étais... Triste. Je n'ai pas changé pour Azalea. J'étais toujours le garçon solitaire sans pitié. Je n'étais plus dans mon école, ni avec mes camarades, mais j'ai vite appris qu'il n'y avait pas que mes camarades qui étaient méchants. Tout le monde avait son côté que je n'appréciais pas. Je ne voyais plus le bon côté, mais, plutôt le mauvais. Parce que tout le monde a un mauvais côté, et ce mauvais côté est parfois mis en avant ou en arrière chez certaine personne. Il y a des gentils, il y en a toujours eu. Mais, même le plus parfait des gentils aura un mauvais côté. Et ce mauvais côté, je le perçois dans chacune des personnes. C'est bête, ça m'empêche d'être comme eux. Puisque je fuis toutes ces personnes. Elles pourraient m'utiliser, me faire du mal, enfin bref, être méchant.
Les années passèrent lentement, mais sûrement et j'étais toujours ici, à Azalea. Comme si je ne pouvais jamais retourner en Norvège. Mais à Azalea, il s'est passé quelque chose. Je suis devenu un monstre suite à des expériences. Un vampire buveur de sang.
Maintenant, il me reste qu'à brûler cette stupide feuille. J'ai soif.
|