un empoisonnement...presque accidentel !
Mwith Jesalynda GraziellaN
Le sang... y a que ça de vrai ! C'est pour ça que je vie. Et c'est pour ça que je pourrais mourir... enfin, techniquement, je le suis déjà: c'est pour ça que risquer ma vie est devenu pour moi un signe de défi. Après tout, je ne risque absolument rien, la mort est devenu mon amie la plus proche, me côtoyant chaque jours, restant à mes côtés pour le restant de ma longue, très longue vie. J'ai toute l'éternité devant moi, maintenant, alors la meilleure des choses, c'est d'en profiter un maximum !
C'est justement pour cela que j'aime torturer le monde: un enfant un peu trop bruyant, un ado un peu trop confiant ou encore un chasseur un peu trop téméraire. J'aime à les voir se tordre de douleur, impuissant face à ma force surhumaine... J'aime être ce que je suis: un monstre pour les uns, un sujet pour les autres.
Mais une créature de la nuit aux pouvoirs extraordinaire pour moi ! Incontrôlable. Imprévisible.
J'aime le calme -
étrange non? - alors un enfant me braillant dans les oreilles... Non merci ! C'est pourquoi, hier, j'en ai
martyrisé un, trop bruyant à mon goût... Elle s'est vite tu, ce qui n'est pas pour me déplaire mais j'aime quand ma victime résiste un minimum: c'était trop rapide à mon goût à ce moment là...
Puis une des pensionnaire de cet institut pourri est passée devant moi, et ma faim s'est immédiatement réveillée: cette fille sentait divinement bon et mes canines ne tardèrent pas à sortir. Je passais ma langue, effleurant le bout de mes longues dents de vampires, chatouillant ainsi mes crocs sensibles. Je lâchais la gamine non sans l'effrayer en partant, puis saisis le bras de ma future proie.
C'était trop facile ! La regardant droit dans les yeux, je la soumettais à ma merci. Je n'avais plus qu'à me servir grassement, les gémissement de la jeune fille résonnant dans mes oreilles.
Un délice !Puis je la laissais, non sans lui effacer la mémoire avant de partir - je ne voulais pas me faire engueuler, j'ai ma fierté tout de même !
Aujourd'hui, j'ai encore faim - comme d'habitude j'ai envie de dire, je suis encore un nouveau-né après tout - alors je me dirige vers le seul endroit que j'aime fréquenter dans ce Pensionnat : la cantine. Des poches de sang sont distribuées à chaque repas pour toutes créatures de la nuit le réclamant. Je n'aime pas particulièrement cette façon de servir ce nectar, je préfère largement lorsque je le prends à la source: bien frais avec un corps se contractant sous la douleur pour me tenir compagnie ! Mais bon, quand la flemmardise nous tient... que voulez vous.
C'est pourquoi, en attendant que l'infirmière - assez à mon goût, je dois le dire - nous amène ces poches, je m'assois sur une chaise, éloignée des autres vampires également attablés. Je n'aime pas trainer avec mes semblables, je suis un solitaire qui n'obéit qu'à son propre chef:
moi !
Enfin, la femme arriva, pleins de poches de sang dans les bras, assez encombrée. Elle avançait maladroitement, comme à son habitude en fait. Elle s'avança vers moi et m'en tendit une, le regard baissé, vers le sol. Je la regardais, mon sourire en coin apparaissant sur mes lèvres puis saisis la poche avant de l'ouvrir et d'ingurgiter tout le sang se trouvant à l'intérieur.
Bizarrement, il avait un autre goût que celui des autres jours... Mais bon, ce n'est peut-être qu'un sentiment venu tout droit de mon imagination: la faim me faisait croire à n'importe quoi... Donc après avoir finis ma dégustation je décidais de partir de cet endroit un peu trop bondé. Rien de tel que d'errer dans les couloirs et d'observer.
Un de mes passe-temps favoris d'ailleurs !Puis soudainement, mon ventre me fit atrocement souffrir. Qu'est ce qui se passe ? Mon estomac se tordait et je ne pus retenir un gémissement: heureusement qu'il n'y avait personne aux alentours... Qu'est-ce qui n'allait pas chez moi? J'agrippais mon ventre d'une main, l'autre occupée à me maintenir debout, s'accrochant au mur.
C'était comme si quelque chose se propageait dans tous mes membres, me paralysant presque. Malgré mon côté vampirique, je ne pouvais guérir. Serrant les dents pour éviter qu'un autre bruit ne me trahisse et ne s'échappe de ma gorge en feu, je me dirige vers l'infirmerie: la belle serrait sans doute là... et me soignerait par la même occasion !
Péniblement, j'entre dans la pièce d'un blanc immaculé - trop lumineux pour moi - et me retrouva face à la jeune femme de tout à l'heure: elle me regardait (pas dans les yeux non) l’œil surprit.
"
Monsieur Hearts, je peux faire quelque chose pour vous ? " me demanda-t-elle d'une voix reflétant son étonnement.
Malgré la douleur que j'éprouvais, je parviens à lui répondre avec mon air narquois de d'habitude:
"
Timide, hein ! je ricane,
bref, disons que j'ai quelques petits soucis en ce moment... "
Je la regardais non sans masquer ma grimace apparaissant en même temps que ma douleur.
"
Peut-être pourrez vous m'aider ? " lui dis-je, un sourire en coin au bord des lèvres.
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